Coup de projecteur #912
A une semaine de l’ouverture du championnat Ufolep Lorraine, on reçoit le président du Motoclub les Moutards (terrain de Fontenoy-le-Château), Club organisateur de la première, Aristide Lacroix.
Bitche – 2017
Salut Aristide, pour ceux qui te connaisses pas, peux-tu te présenter ?
Salut, moi c’est Aristide Lacroix, je viens d’avoir 23 ans et je travaille dans l’entreprise de mon père, nous avons des magasins de déstockages de meuble etc…
Je fais de la moto depuis mes 4 ans, j’ai eu ma première QR pour noël, cette passion vient de mon père qui lui aussi roulait en ligue. Elle a évolué au fil du temps avec différentes orientations : au départ comme pilote puis en tant que Président du moto club les Moutards à Fontenoy le château et aussi mécanicien de course pour Ludovic Macler sur les supercross français et pour son aventure aux États-Unis.
Club
Voilà bien deux saisons que tu gères le club de Fontenoy-le-Château, qu’est-ce qu’il t’a donné envie de devenir président de club ? Comment ça s’est fait ?
Je suis devenu président du MC les Moutards il y a un peu plus d’un an, je suis membre dans ce club depuis que j’ai 6 ans. C’est un endroit où j’ai des centaines de souvenirs : mes premières courses, mes premières chutes, et aussi de très bons moments entre potes.
Il y a deux ans, j’ai appris que l’ancien président du club avait tout abandonné, les membres du club ont commencé à chercher des personnes qui seraient aptes à s’occuper de ce poste. Je me suis alors posé beaucoup de questions, du genre : est-ce que j’en suis capable ? Est-ce que je suis trop jeune ? Est-ce que j’ai le temps ? Est-ce que je vais réussir ? Et pourquoi pas essayer ?
Je me suis lancé dans ce club et maintenant on s’efforce de tout faire pour développer cette piste qui a beaucoup de potentiels. Heureusement que je l’ai fait parce que maintenant c’est le kif.

Tu as 2 courses au programme cette année, qu’est-ce que comprends l’organisation d’une épreuve, comment tu gères ça ?
Oui, deux courses une le 31 mars 2019 qui est l’ouverture du championnat UFOLEP Lorraine et la fermeture le 15 septembre 2019. Une préparation de course c’est des heures au téléphone, j’y passe environ 8 à 9 h par jour, c’est sûr il n’y a pas que le club, mais principalement. Je gère les engagements, les dizaines de questions des pilotes et aussi j’essaie de faire un maximum de pub pour attirer pilotes et spectateurs sur les courses.
Il y a aussi les rendez-vous, les affiliations et homologations… Heureusement que je travaille dans l’entreprise de mon père qui me laisse beaucoup de temps pour gérer tout ça. Merci à lui.
On peut parler de la préparation de la piste, tout mettre en place, comme la buvette, les piquets en bord de piste, les barrières. On a également investi dans deux engins depuis que je suis à la présidence. Le jour de la course il faut coordonner tout le monde : le contrôle technique, les licences, les commissaires de piste, les buvettes, arroser la terrain, ect…
Tout ça pour dire que sans mes bénévoles il n’y aurait pas de course, donc encore merci a eux (et à ma copine qui supporte tout ça et qui m’aide aha).
La course est finie, les pilotes rentrent chez eux, c’est fini pour toi aussi ?
La pression redescend, tu te dis : ça y est, c’est fait ! On a géré et tu remercies tout le monde, mais tu te dis aussi merde, on a encore du travail, il faut tout ranger aha.
Les personnes qui ont aimé la course te disent merci, les gens qui savent que c’est un travail de fou te félicitent et c’est quand tu entends toutes les bonnes choses que tu te dis que t’es content de t’être lancé dans cette aventure et que tu es fier de toi et de tes équipes. Un peu plus tard après la couse on refait la piste au maximum pour faire de belles journées d’entraînements tout au long de la saison et j’essaie aussi d’organiser un maximum de stages de perfectionnement.

Ménacien Sx
Comme tu l’as dis un peu plus tôt, tu étais avec Ludovic Macler sur le championnat de Supercross américain, quel était ton rôle à ses côtés ?
C’était des vacances, aha ! Non, plus sérieusement, on a bossé comme des fous on n’a pas arrêté ! Le premier jour on a récupéré les deux motos (250 KXF). J’ai dû installer toutes les pièces que l’on a ramenées de France et que les sponsors nous ont données. Dès le lendemain, debout 8 h ! Tu charges tous dans le Van et go la piste.
On avait environ 3 h d’entraînement par jour quand le temps le permettait. Pendant les entraînements tu prends le chrono ; tu discutes de ce qu’il va, de ce qu’il ne va pas que cela soit sur la moto ou dans les pilotages. Tu testes des choses, améliores la moto avec les moyens que tu as. Une fois fini tu rentres à la maison, lavage, graissage tu re-prépares tout pour le lendemain, ainsi de suite… Voilà une journée type de la relation mécano/pilotes dans les grandes lignes sur les courses. Ton boulot c’est d’être là pour ton pilote : de le mettre en confiance, faire le contrôle technique, l’installation du camp, le track walk. On discute pour arrive au meilleur. J’ai tout fait pour qu’il en ait le moins possible à faire pour qu’il soit concentré uniquement sur son pilotage, les entraînements et les courses.
Qu’est-ce qu’il change par rapport aux SX en France ?
Le SX français c’est toujours petit, des petites arènes, des petits tracés et même quand ils ont de l’espace, ils font des petites pistes, à croire qu’ils ne veulent pas faire les choses en grand. Et puis il n’y a pas beaucoup d’argent. Je parle pour les pilotes bien sûr, car tout le monde n’est pas à la même enseigne… Niveau de la piste, elles sont relativement faciles comparé aux US. Là bas, les enchaînements sont plus gros, plus pointus, de vrais whoops, tout est plus gros. Au US, il est beaucoup plus facile de se faire aider au niveau des sponsors, si tu fais des bonnes places tu gagnes un minimum d’argent et les shows sont énormes, j’en ai encore des frissons. Bien sûr un plateau de pilotes qui fait tout simplement rêver.
Ressentis sur l’organisation des courses
Que ça soit en France ou au US, les courses sont très carrées, il n’y a rien à dire ils ont tous leurs équipes qui se déplacent sur chaque événement ; si la course doit partir à 20 h 50 elle commencera à 20 h 50. Tout est très bien organisé.
Est-ce qu’il y a des choses qu’on pourrait appliquer ?
C’est difficile d’appliquer les mêmes choses sur nos courses de ligue, car il n’y a pas autant d’argent, peu de partenaires, les pilotes n’ont pas le même niveau, ne dépensent pas les mêmes sommes d’argent pour pouvoir rouler. Nous n’avons pas de visibilité donc tu ne peux pas payer des gens pour avoir une organisation parfaite. Il y a aussi des pilotes qui n’aiment pas l’ambiance stricte qu’il peut y avoir dans les grosses courses comme l’élite ou les SX. La seule chose que nous pouvons faire c’est donner le meilleur, de donner envie aux pilotes de venir rouler chez nous et avoir des bénévoles de confiance qui se donnent à 100 % pour essayer de se rapprocher un maximum des grandes courses tout en restant conviviale.
On termine avec une dernière question, Qu’est-ce que tu as prévu prochainement ?
Cette année déjà avec le club j’ai pas mal de projets, de nouveaux engins pour pouvoir préparer la piste encore mieux : la création d’une grille style GP/SX, plusieurs stages de perfectionnement, d’ailleurs je te lâche une exclu : Nous allons recevoir Christophe Pourcel #377 les 18-19 mai, ancien champion du monde et champion SX US pour un week-end stage de folie. Et personnellement je vais peut-être faire quelques courses avec Ludovic Macler en tant que mécano, mais n’en n’avons pas encore discuté donc rien n’est sûr et normalement je repars pour 2 mois aux États-Unis en janvier février 2020, à confirmer aussi et puis je vais bien sûr dans tout ça essayer de faire quelques courses de moto quand même aha.

Merci à toi Léo pour cette petite interview, ça fait toujours plaisir et c’était sympa à bientôt.
Merci à toi d’avoir répondu aux questions, on te souhaite le meilleur pour la suite, on se voit sur les terrains 😉